Je ne résiste pas à l’envie de vous présenter dès à présent ce qui est, à ma connaissance, le seul long métrage ayant pour thème central l’escrime sportive : By the Sword (Par l’Épée) de Jeremy Kagan, sorti aux Etats-Unis en 1991 et passé presque totalement inaperçu en France. Un homme mystérieux, Maximilian Suba (Max), se présente dans une vieille salle d’armes new-yorkaise, régentée par l’initimidant maître Alexandre Villard, un ancien champion olympique et du monde. Il y décroche un petit boulot d’homme de ménage. Tandis qu’il appréhende le lieu et les habitudes du maître et de ses élèves, le spectateur comprend que les apparences sont trompeuses et que Max est bien plus qu’il ne le laisse paraître. Son passé semble lié à celui du maître qui croit le reconnaître sans parvenir à l’identifier. En outre, il s’entraîne en cachette pour retrouver, on le comprend, son niveau d’antan. Sa philosophie de l’escrime, totalement opposée à celle de Villard, fait entrer les deux hommes en conflit. Une partie des élèves se rallie à Max, rapidement promu au rang d’entraîneur des débutants, tandis que les autres restent fidèles aux préceptes du maître. La tension monte jusqu’à l’affrontement final entre les deux hommes. Le film se passe presque à huis-clos dans une salle d’armes hors du temps, coupée d’un monde réel où les personnages se retrouvent tout de même de temps à autre, comme pour reprendre leur souffle.
Un film splendide, porté par un duo d’acteurs exceptionnel : F. Murray Abraham dans le rôle de Suba le repenti et Eric Roberts (frère de Julia) dans celui, envoûtant, de Villard, passionné par son sport jusqu’à la folie. Les seconds rôles, Mia Sara et Christopher Rydell essentiellement, tiennent aussi la route dans la peau respectivement d’une débutante passionnée et du jeune poulain de Villard.
Je vous conseille de regarder ce film (difficile à trouver, euh… disons… par les voies officielles) en version originale. Il existe une version française en DVD dont je fais figurer la pochette en fin d’article, mais la traduction est lamentable. Il s’agit d’un film sur l’escrime à l’épée (même si l’on apprend que Max était en son temps un sabreur émérite, comme le montre l’affiche du film), appelée « sword » ou simplement « weapon » dans les dialogues et pourtant dans la version française, on peut entendre le terme « fleuret » utilisé pour désigner ce que tout escrimeur reconnaîtra aisément comme étant une épée. De quoi casser l’ambiance pourtant très immersive lors du visionnage du film… À voir en VO donc et à faire tourner entre escrimeurs ! C’est LE film culte sur l’escrime. Il n’en existe pas d’autre (sur l’escrime moderne j’entends) et en plus il est excellent ! Que demander de mieux ?
P. S. : il y a deux allusions grivoises particulièrement savoureuses dans le film, dont une prononcée par Max et l’autre… à vous de trouver ! Si vous parvenez à les repérer, postez vos citations en commentaires !